Du nouveau pour la paléo-thermométrie
Une collaboration internationale impliquant fortement le LSCE-IPSL (CEA-CNRS-UVSQ) a procédé à un exercice d’inter-comparaison de mesures isotopiques spécialisées pour la paléo-thermométrie dans les carbonates. Elle a développé des outils numériques et une méthodologie de standardisation qui permettent désormais de comparer précisément des analyses réalisées suivant des protocoles expérimentaux diversifiés.
Dans une molécule de CO2, la présence d’un atome d’oxygène plus lourd (18O) que l’atome d’oxygène courant (16O) favorise légèrement celle d’un atome de carbone (13C) plus lourd que le carbone courant (12C). Les isotopes lourds ont donc une légère tendance à se regrouper (clumping) et le clumping isotopique appelé Δ47 permet de quantifier l’excès de molécules de CO2 constituées de 18O, 16O et 13C dont la somme des masses vaut 47 (18+16+13).
Depuis près de quinze ans, les scientifiques (climatologues, géophysiciens ou astrophysiciens) utilisent Δ47, en particulier pour extraire des informations de carbonates ou du CO2 atmosphérique. Ainsi par exemple, les paléoclimatologues cherchent-ils à retracer l’histoire des températures océaniques à partir de l’analyse des coquilles d’organismes unicellulaires marins (foraminifères).
Cependant, la variété des méthodologies mises en œuvre pour la mesure de Δ47 a longtemps rendu difficile la comparaison des résultats obtenus dans les différents laboratoires. C’est pourquoi en 2017, le 6e colloque international sur Δ47 a décidé le principe d’un exercice d’inter-comparaisons reposant sur l’utilisation exclusive de carbonates de référence. L’objectif était de standardiser les mesures de Δ47 réalisées dans 22 laboratoires internationaux qui utilisent des techniques analytiques très différentes…
Pour en savoir plus
Actualité CEA : Paléoclimatologie : une calibration presque universelle pour le « thermomètre » isotopique des carbonates
Références