Antarctique : d’où provient l’ammonium de l’aérosol ?


 

 

 

Les études de l’ammonium (NH4+) dans la glace en Antarctique suggèrent que cette espèce provient soit des feux de biomasse, soit des émissions océaniques produites par les diatomées (algues microscopiques).

Au-delà de son intérêt comme traceur des émissions biogéniques de l’océan Austral ou des feux de biomasse des continents de l’hémisphère Sud, la question de l’origine du NH4en Antarctique est importante pour notre connaissance du budget atmosphérique de NH3 (le précurseur atmosphérique du NH4+). En effet, celui-ci reste mal cerné, en particulier la source océanique, avec des estimations allant de 2 à 20 téragrammes d’azote (TgN) par an. De par sa position, l’Antarctique est un site d’observation intéressant pour évaluer les émissions océaniques.

Dans le cadre du service d’observation Cesoa, des chercheurs ont établi une climatologie des teneurs atmosphériques en NH4+ en dérivés soufrés émis par la biosphère marine, ainsi qu’en espèces émises par les feux de biomasse, comme le carbone suie et l’oxalate. Cette étude, réalisée sur le site de Concordia, a été associée aux observations faites à la station de Neumayer. Il s’agit d’un site côtier non fréquenté par les manchots qui émettent du NH3 et de l’oxalate par dégradation de l’urée (déchet azoté qui provient de la dégradation des protéines par le foie), et peu perturbé par le carbone suie des activités de la station.

Pour en savoir plus :

Référence : Ammonium in Antarctic aerosol: Marine biological activity versus long-range transport of biomass burning – Geophysical Research LettersLegrand, M., Weller, R., Preunkert, S., Jourdain, B. https://doi.org/10.1029/2021GL092826

Contacts

Michel Legrand, Laboratoire inter-universitaire des systèmes atmosphériques (LISA-IPSL), 

Suzanne Preunkert, Institut des Géosciences de l’Environnement (IGE) / OSUG –

Cette étude, coordonnée par l’Institut des géosciences de l’environnement (IGE) dans le cadre du service d’observation Cesoa (Cycle atmosphérique du soufre en relation avec le climat aux moyennes et hautes latitudes Sud), a été mené avec l’Alfred-Wegener-Institut à Bremerhaven (Allemagne).

Source : INSU-CNRS.

Michel Legrand


Laboratoire inter-universitaire des systèmes atmosphériques (LISA-IPSL)

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Climats passés, climats futurs

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Lutter contre le réchauffement climatique est un véritable défi : c’est celui que s’est fixé Jean Jouzel tout au long de sa carrière scientifique. L’analyse des molécules emprisonnées depuis des dizaines de milliers d’années dans les carottes de glace des forages polaires lui a permis, avec d’autres glaciologues, de comparer températures et composition de l’atmosphère à différentes époques. Ils ont ainsi souligné, pour la première fois, l’importance de l’effet de serre dans le réchauffement climatique. Dans ce texte clair et enlevé, Jean Jouzel nous parle de son parcours, de ses travaux, de son engagement au sein du GIEC et nous introduit de manière claire à l’étude des climats passés pour mieux connaître et comprendre les climats futurs.